Diabète: quand le pancréas démissionne!
Aug 11, 2019Le diabète de type II est reconnu pour s’acquérir généralement avec les années. Cependant, les personnes atteintes de cette maladie chronique sont de plus en plus jeunes. Comment faire pour réduire et arrêter ce fléau ?
Par Véronik Tanguay, ND, Hta
Au banc des accusés depuis toujours, le sucre et les aliments raffinés ayant un index glycémique élevé font varier inlassablement le taux de sucre dans le sang, contribuant ainsi à faire travailler le pancréas et le foie excessivement. Les personnes atteintes de diabète de type deux produisent généralement 5 à 7 fois plus d’insuline. Surprenant? Tout simplement parce que les cellules viennent à développent une résistance à cette hormone suite à une hyperstimulation continue. En développant une résistance, le sucre ne peut plus entrer dans la cellule; cette dernière devient affamée et envoie un message au pancréas de sécréter encore plus d’insuline et nous voilà à tourner en rond. Mais l’insuline ne sert pas seulement à faire entrer le sucre mais aussi les protéines servant à la construction des muscles, peau, cheveux et certains minéraux dont le potassium, minéral essentiel au nettoyage cellulaire mais agissant aussi comme antispasmodique (les crampes aux mollets, vous connaissez?). Sans l’insuline, les cellules deviennent carencées. À force d’être hyperstimulé, le pancréas peut venir qu’à traîner de la patte, s’affaiblir et ne plus être en mesure de sécréter suffisamment d’insuline.
D’un autre côté, le rôle du foie est souvent méconnu dans l’équilibre glycémique. En effet, une fois l’insuline sécrétée par le pancréas, ce message chimique est reçu aussi par le foie qui aura comme mandat de transformer l’excès de glucose libre en glycogène et de l’emmagasiner dans le foie ou dans les muscles. Sous peine de manquer de place, le sucre en trop se transformera en cellules graisseuses. À l’inverse, si le taux de sucre diminue et que le cerveau manque de carburant, le pancréas sécrète du glucagon afin de libérer du sucre dans le sang. Encore ici, c’est le foie qui reçoit ce message et qui devra travailler rapidement pour transformer à nouveau le glycogène emmagasiné en glucose afin d’éviter une chute de la glycémie. Un foie surchargé de médicaments, de produits chimiques mais surtout, de grignotage continu l’oblige à continuellement travailler sans pouvoir mettre du temps dans la régénération cellulaire et la gestion du sucre, qui devient pénible et symptomatique.
Le foie at trop rarement l’occasion d’aller fouiller dans les réserves graisseuses; l’accumulation de ces cellules vient à créer de l’inflammation. Cette inflammation augmente la production d’insuline qui, sans pouvoir faire entrer le sucre dans les cellules, créera des cellules graisseuses inflammatoires… un nouveau cercle vicieux s’installe.
Outre le sucre, des études relatés dans un documentaire What the health présente bien l’influence qu’a la consommation excessive de viande et de gras animal sur la résistance à l’insuline. En effet, le gras animal peut adhérer à nos cellules et empêcher les substances vitales, dont le sucre, de pénétrer dans la cellule, causant donc une résistance à l’insuline et menant à un taux de sucre trop élevé.
Aux premiers symptômes d’une sensibilité à la glycémie; hypoglycémie tout comme hyperglycémie, une rééducation et une réduction alimentaire devra être faite. Reconnaître les aliments raffinés et ceux à index glycémique élevé est essentiel. Revenir aux aliments de base tel que les légumes, les petits fruits, les noix, les graines seront à l’honneur. Les légumineuses et certains grains entiers devront alors être consommés en faible quantité et les autres plus raffinés au banc des accusés, boissons ou féculents, devront être bannis.
L’exercice physique devient prioritaire afin de brûler davantage de sucre menant à une glycémie élevé. Une pause digestive sera de mise afin de permettre le repos de nos organes digestifs. Une cure personnalisée, un jeûne complet ou intermittent ainsi que la réduction alimentaire seront les clés du succès. Moins il y aura de collations (et même de repas!) dans la journée, plus la glycémie sera stable et mieux le foie pourra gérer le sucre et aller dans les réserves! Des outils pour la gestion du stress, exercices ou plantes, doivent être instaurés afin de conserver un niveau d’adrénaline faible; cette hormone de défense qui crée volontairement une hyperglycémie.
En herboristerie, plusieurs plantes aident à équilibrer la glycémie et plusieurs d’entre elles sont adaptogènes et contribuent à réduire l’impact sur stress sur notre corps et notre glycémie. Une étude démontre que le ginseng américain pris à raison de 3 grammes, deux heures avant de manger, suffit pour réduire jusqu’à 20% le niveau de glucose sanguin. La racine de bardane, les feuilles de bleuets, la prunelle, la sauge officinale et même le safran ont maintenant faits leurs preuves comme régulateurs de la glycémie. D’autres plantes hépatiques soutiendront le foie dans la gestion du sucre comme la racine de pissenlit et la graine de chardon-marie. Consultez en naturopathie ou une Herboriste thérapeute accréditée afin d’être guidé sur les changements alimentaires et les plantes qui seront les mieux adaptés pour besoins.
Solutions aromatiques
En aromathérapie, certaines essences peuvent influencer la gestion de la glycémie et accompagner certains organes, dont le foie et le pancréas dans l’équilibre sanguin.
Certaines cannelles dont la cannelle cassia et l’écorce de cannelle de Ceylan agissent comme hypoglycémiantes. Elles contribueront à réduire la glycémie sanguine suite au repas ou à jeun. Sur trois essais cliniques aléatoires, deux ont indiqué, à partir de preuves scientifiques solides, que la cannelle cassia a démontré un effet thérapeutique en réduisant le glucose sanguin à jeun de 10,3 % à 29 %. De plus, son goût rappelant les bonbons piquants et sucrés peut combler le désir de manger un dessert. Si une goutte pure sur la langue vous apparaît trop puissant, diluez-là dans une petite cuillère d’huile de graines de chanvre, riche en oméga 3 anti-inflammatoire ou pourquoi pas, d’huile de graines de nigelle.
En effet, selon les études de Pierre S. Haddad, PH. D, de l’Université de Montréal, celui-ci démontre dans ses travaux que certains extraits de graines de nigelle sont capables d’augmenter l’action de l’insuline, combattant ainsi l’insensibilité à l’hormone caractéristique du diabète. Il mentionne que l’action de la nigelle peut s’effectuer indépendamment de l’insuline, mais elle est additive, c’est-à-dire que la plante travaille de concert avec l’hormone. De plus, il a démontré dans son laboratoire que la nigelle stimule la croissance des cellules du pancréas qui produisent l’insuline; une rare plante à régénérer le pancréas! En Égypte et dans plusieurs autres pays, c’est soit l’huile de graines de nigelle ou les graines entières moulues qui sont utilisées contre le diabète. Les auteurs Schleicher et Saleh suggèrent une posologie de 25 gouttes d’huile de nigelle, trois fois par jour sur une période d’au moins quatre semaines.
De son côté, le géranium rosat possède une activité régulatrice sur les glandes du corps dont le pancréas. Le géranium sera utilisé autant en hypoglycémie qu’en hyperglycémie. Afin d’équilibrer le glucose sanguin, l’huile essentielle de géranium semble réduire la résistance à l’insuline au niveau même de la cellule. Comme le géranium agit sur différentes glandes, il possède aussi une action sur les glandes surrénales en équilibrant la production de cortisol afin de faciliter la gestion du stress et donc, la gestion du sucre. Pour cet effet, l’essence peut être diluée à 20% dans une huile de massage et appliquée sur la région du pancréas, sur les côtes thoraciques gauches, à raison de trois fois par jour.
Évidemment, plusieurs essences pouvant supporter le foie pourront être sélectionnées par votre thérapeute afin d’avoir celle qui correspond le mieux à votre profil : romarin officinal à verbénone, thé du Labrador, citron jaune, carotte, etc. Il pourra y aller des essences calmantes facilitant la gestion du stress et d’autres recommandations personnalisées.
Extrait du Magazine VIVRE
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